Tournai - Au pied de la cathédrale

Dimanche 3 février 2019. Après avoir passé un peu de temps sur la Grand place de Tournai*** (et mangé une bonne gauffre au chocolat ! Bonjour mes gants...), direction le monument le plus emblématique de la ville : la cathédrale Notre-Dame***.

Classée au patrimoine mondial de l'Unesco, cette cathédrale imposante, énorma masse construite en calcaire, est dominée par pas moins de cinq tours carées, dont la plus haute atteint 83 m de haut.

Pour accéder à sa porte principale, il faut donc la contourner par l'ouest, longer ses chapelles et sa nef, sans oublier de jeter un coup d'oeil sur les jolies sculptures dressées à proximité qui rappellent l'importante vie religieuse qui régnait ici aux temps médiévaux.

La cathédrale, comme le beffroi et l'ancienne halle aux draps, datent de la domination française, quand Tournai était alors rattachée à la France par Philippe Auguste. Puis les Anglais, guidés par Henri III, prirent la ville, symbole de la royauté française. Puis ce fut au tour des armées espagnoles de Charles Quint.

A la suite de troubles religieux, Christine de Lalaing défend pourtant héroïquement la cité face aux Espagnols, mais les combats la ruinent. Un siècle passe jusqu'à ce que Louis XIV s'intéresse de nouveau à cette ville à la fleur de Lys, l'occupe... puis la laisse aux occupants autrichiens. Le temps de la splendeur est révolu. Après la Révlution française, Tournai sera rattachée au Hainaut Belge.

La cathédrale Notre-Dame*** a été bâtie entre le XIIIe et le XIVe siècle, et marque ainsi le passage du roman au gothique. De sa façade, modifiée au cours des siècles, on retiendra les deux portes romanes, ainsi que la fausse porte, large arche surmontée d'un passage reliant la cathédrale au palais épiscopal.

A l'entrée de la cathédrale, de chaque côté du portail principal, il ne faut surtout pas manquer l'alignement de saints et d'évêques sculptées dans la partie romane de l'édifice.

Notre-Dame est le seul édifice religieux de Belgique qui ait été construit comme cathédrale. C'est au Ve siècle qu'une première cathédrale fut édifiée sous l'égide de saint Eleuthère, un des premiers évêques de la ville. Du IXe au XIe siècle on procéda à l'édification d'un nouveau sanctuaire. Ce dernier, incendié à deux reprises (en 881 et 1066) fut chaque fois restauré. En 1092, l'abbaye Saint-Martin de Tournai est fondée. C'est aussi l'année de la fin d'une « grande peste ». En commémoration de cet évènement s'établit la tradition de la « Grande Procession », qui a toujours lieu chaque deuxième dimanche de septembre.

Au début du XIIe siècle, le développement du culte de Notre-Dame, la prospérité de la ville, et peut être le désir de hâter la séparation des diocèses de Tournai et Noyon, poussèrent à la construction de l'actuelle cathédrale, la troisième. La construction se fit suivant une progression d’ouest en est, de la nef vers le chœur. Les charpentes furent réalisées de 1142 à 1150.

Le nouvel édifice de style roman fut consacré le 9 mai 1171. En 1243, cependant, l'évêque Walter de Marvis entreprit la reconstruction du chœur. On procéda à la démolition de l'ancien chœur roman pour faire place au chœur gothique actuel construit en style rayonnant.

Le 23 août 1566, la cathédrale fut mise à sac par les iconoclastes, qui détruisirent ainsi la plus grande partie de son décor médiéval. À la fin du XVIIIe siècle, la Révolution française s'en prit à son tour à tout le mobilier intérieur, c'est-à-dire aux autels, aux marbres, aux cloches, aux stalles, etc. Rouverte au culte à la suite du concordat de 1801, une décoration digne de la splendeur du sanctuaire fut peu à peu reconstituée ou recréée. Deux évêques du XIXe siècle parvinrent à récupérer nombre d'œuvres d'art en provenance d'abbayes supprimées ou démantelées, comme le pavement du chœur et l'autel de l'abbatiale de l'abbaye Saint-Martin.